Freud et la psychologie du bonheur

By 27 April 2022

Sigmund Freud est un docteur et neurologue autrichien du XIX et XXe siècle. Né le 6 mai 1856 à Freiberg en Moravie, il a développé plusieurs théories sur la psychologie humaine. Dans ses différentes recherches, il a mis l’accent sur la sexualité infantile, le conscient et l’inconscient, l’interprétation des rêves, etc. Sa principale innovation est la psychanalyse, dont il est le père fondateur. Cette discipline a pour but de comprendre l’hystérie et les troubles liés au cerveau. Il décède le 23 septembre 1939 à Londres. Auteur de plusieurs ouvrages, il a abordé le thème du bonheur dans « le Malaise dans la culture ». Quelle est son analyse de ce thème ?

bonheur

La notion du bonheur selon Sigmund Freud

Il affirme : « Les hommes tendent au bonheur, les hommes veulent être heureux et le rester. Cette aspiration a deux faces, un but négatif et un but positif : d’un côté, éviter douleur et privation de joie, de l’autre rechercher de fortes jouissances... ».
Dans cette assertion, Freud montre tout de suite la dualité du bonheur. Pour le commun des mortels, le bonheur se résume à tout ce qui fait du bien. Selon le dictionnaire Larousse, le bonheur est un «état de satisfaction complète, de circonstance favorable».
Dans cette définition, il s’agit clairement du côté positif du bonheur que tout le monde perçoit. Cependant, le docteur autrichien n’est pas de cet avis. Selon lui, l’essence même du bonheur se trouve dans son côté aussi bien positif que négatif. Il va jusqu’à énoncer que la notion du bonheur est abstraite, car l’homme est un être constamment insatisfait. Cette caractéristique l’empêche d’appréhender le bonheur dans tout son sens. Dans sa quête de désir et de plaisir perpétuelle, l’homme perd toute la notion du bonheur. Or, l’insatisfaction de ses désirs peut créer un malaise, un manque, une insatisfaction.

Le caractère du bonheur selon Freud ?

Le bonheur devient donc quelque chose de temporaire qui ne peut durer dans le temps. De ce fait, cette sensation ne peut être illimitée. Ce caractère limité est ancré dans la genèse de l’espèce humaine. Freud a surtout mis l’accent sur cet aspect du bonheur pour montrer que l’on ne peut pas la cerner dans sa globalité. Il survient de façon inattendue et vient combler un vide inopiné. Néanmoins, il peut durer plus ou moins longtemps et laissezrderrière lui un temps de malheur. Cette caractéristique négative du bonheur qui vient arracher l’état de complaisance chez l’homme pousse à quelques interrogations. L’homme, peut-il donc être réellement heureux ?

Comment atteindre le bonheur selon Freud ?

Selon les thèses de Freud, le bonheur étant un événement complètement inattendu dans la vie de l’homme, il est important de faire face aux situations qui écourtent sa durée. Elles sont de trois ordres à savoir :

  • les problèmes liés au corps humain (vieillissement et mort)
  • les problèmes relatifs au monde extérieur
  • les problèmes liés aux rapports des hommes entre eux.

Cette dernière cause est la plus dangereuse selon le penseur autrichien, car elle peut sceller le sort de l’homme si celui-ci développe un ego surdimensionné vis-à-vis de ses semblables.

Quels sont les moyens qui contribuent au bonheur ?

Freud va exposer différentes façons pour éviter la souffrance à l’homme. Il affirme que l’être humain peut recourir à la philosophie, à la médecine, à la science pour comprendre et limiter les problèmes liés au corps. Secondo, il lui conseille de se détacher des choses matérielles et de vivre caché pour limiter les effets du monde extérieur.

L’homme peut également pratiquer le yoga et se confier à la religion pour soigner différents maux et avoir le contrôle sur sa vie. Enfin, pour finir, Freud conclut en disant que l’amour est le moyen par excellence pour vivre dans le bonheur. Cependant, cette méthode reste problématique, car la déception amoureuse ou la perte de la personne aimée peuvent entraîner de dangereuses souffrances.

En résumé, il faut dire que l’homme de par nature ne peut être heureux toute sa vie, car son existence est conditionnée par ses propres désirs. Il y a aussi les facteurs extérieurs qui viennent compromettre son bonheur. Freud a bien fait d’affirmer que le bonheur ne peut être qu’une notion abstraite que l’homme devra idéaliser toute sa vie. La souffrance étant une fatalité pour l’être humain, elle constitue un véritable poids pour l’épanouissement de l’homme. Le bonheur reste donc subjectif pour chaque humain qui saura la mesurer comme il l’entend.